Destination Environnement




“Soyez le changement
que vous voulez voir dans le monde.”
(Gandhi)
Causes & origines
-
Épuisement du stock sédimentaire côtier
Le stock sédimentaire des côtes s’est constitué par l’élévation rapide du niveau marin lors de la dernière transgression post-glaciaire. La masse d’eau a submergé ce qu’était les continents à cette période, les continents étant des couches de sédiments meubles accumulés au cours des temps géologiques, et cette rencontre océan-continent, a permis la mise en mouvement de ces éléments meubles, qui ensuite se sont retrouvés à s’amasser au niveau des rivages, ce qui donne naissance aux littoraux que l’on connaît actuellement[7]. Depuis, l’apport sédimentaire, est presque inexistant. C'est-à-dire qu’il n’y a plus d’apport de sédiment continental, mais seulement la distribution des sédiments déjà mobilisés. De nos jours, les seuls vrais apports de sédiments sont hydrodynamiques, apportés par les fleuves, et éoliens (les vents).
Donc la couche sédimentaire qui construit nos rivages, se base sur des apports qui datent de milliers voire des millions d’années.
-
Les phénomènes tectoniques
Le Golfe du Lion se trouve sur la plaque Eurasienne, et la Méditerranée chevauche la plaque eurasienne et la plaque Africaine. Il y a donc un réel « risque tectonique ». La tectonique des plaques est un phénomène qui rend compte des déplacements des plaques terrestres superficielles, la jonction entre deux plaques est définie par une faille plus ou moins large et plus ou moins profonde. Les mouvements de plaques ne sont pas ressentis en temps réel (sauf cas de tremblements de terre ou Tsunami), mais il peut y avoir des progressions de plusieurs centimètres par an dans certaines zones géographiques. Ce sont donc des phénomènes dynamiques. Le déplacement de ces « super volumes » peut entraîner des déformations conséquentes des traits de côte[13] et cela va influer sur l’érosion, la plupart du temps en accentuant le processus.

-
Eustatisme
L'eustatisme est une variation du niveau moyen des mers par rapport aux continents supposés stables. Il a été établi qu’il y a une élévation du niveau de la mer sur la totalité du globe. D’après le GIEC 2015 (Groupe d’Expert Intergouvernemental sur l’évolution du Climat), cette élévation était de l’ordre de 19 cm entre 1901 et 2010 . Pour les côtes européennes occidentales, nous approchons de 1 mm/an. Cet eustatisme est en relation direct avec le réchauffement climatique global, qui est un phénomène naturel, accentué par l’homme. Cette variation positive du niveau de la mer par rapport aux continents, provoque, selon le principe de Brunn, un démaigrissement et un recul des plages. Ce principe dit que :
“le profil transversal de la plage migre parallèlement à lui-même vers la terre par érosion de la partie haute. Le matériau enlevé s’accumule sur l’avant plage de telle sorte que l’épaisseur de la tranche d’eau du littorale reste constante”[7].
-
Les transports sédimentaires par les courants, les houles et les vents
La houle est définie par les oscillations régulières a la surface de la mer, indépendamment des vents. Elle est présente car le taux d’évaporation de la Méditerranée est supérieur à l’apport d’eau douce des fleuves, ce qui va entraîner une entrée d’eau de l’océan Atlantique par phénomène d’équilibre de niveau[14]. Mais, si l’on compile cette houle régulière avec les vents violents qui caractérisent la région (Tramontane et vent de mer), nous obtenons des vagues conséquentes qui vont libérer toute leur énergie sur les plages, ce qui va provoquer des transits parallèles à la plage.
Il y aura une perte de matériau. Dans la nature, tout est en équilibre, or dans ce cas, la mer Méditerranée est un système océanique presque fermé, ce qui lui confère des courants marins très faibles.
Sans les courants marins, il n’y a pas de compensation sédimentaire sur le transit littoral, alors nous sommes en déficit constant de matériau ce qui contribue à l’érosion. De plus, les vents violents ont aussi un impact direct sur les dunes et donc fragilisent le cordon dunaire.
Ils vont être à l’origine d’importants mouvements de sable vers les terres, ce qui va éliminer plusieurs milliers de mètres cubes par an du linéaire de plage.
-
Exemple mettant en relief l'impact socio-économique sur l'érosion des plages[15]
Le cas de l'urbanisation du littoral de Valras est un parfait exemple de déstabilisation d'un système sableux par l’Homme. Le point de départ en a été l'allongement des jetées de l'Orb. Dans les années 60, la construction d'une digue portuaire à l’ouest de l'embouchure de l'Orb a créé un obstacle à la dérive littorale. Par la suite la réduction des apports fluviaux, la succession de fortes tempêtes dans les années 1980, et la multiplication des ouvrages de défense n'ont fait qu'accroître les déséquilibres entraînant un contexte sédimentaire défavorable.
L'utilisation des brises lames a eu à chaque fois comme conséquence une accélération considérable de l'érosion en aval dans le sens de la dérive littorale, d'où la construction de nouveaux ouvrages. Les problèmes principaux sont que ces équipements n'assurent qu'une protection localisée ils n' empêchent pas toujours la ville d'être inondée et cela constitue une lourde charge financière pour la commune. Ainsi, depuis 1968, et ce malgré d'importants rechargements artificiels en sable, l'érosion l'emporte sur l'accrétion de l'ensemble du littoral urbanisé de Valras. C'est pourquoi cette zone a fait l'objet de travaux de protection importants par aménagements longitudinaux (enrochements et géotextiles) complétés par un rechargement de 95000m3 de sable qui s'est achevé au printemps 2008. En effet, Valras Plage est la première ville Méditerranéenne à être dotée d’un dispositif d’observation de l’évolution du trait de côte. Ce dispositif est appelé BEACHMED.
Dans ce contexte, les applications du système vidéo de Valras plage permettent d'assurer :
-
le suivi de la localisation du trait de côte,
-
la caractérisation des zones d'érosion,
-
l’évaluation des conséquences des tempêtes,
-
le suivi et la surveillance des rechargements sableux,
-
l'étude de l’impact des ouvrages côtiers
Figure 2: Schématisation du principe de Brunn sur la transformation du profil des plages par l’érosion